Au contact des abeilles… la musique


Animaux, Artistique, Blog, Musique, Rencontres / samedi, janvier 20th, 2018

Vu l’énergie de travail et la progression des travaux ici, vu les avancées au niveau administratif et communicationnel, je profite de ce moment pour chercher et mettre en pratique certains des principes fondateurs du Parédé.

Pour ceux qui l’ignorent, le Parédé est un lieu, certes, un lieu d’habitation et de vie qui s’étend sur 15 hectares, mais c’est aussi et surtout une personne. Si, si. Au niveau juridique et moral, il a une existence propre (sous forme d’association) et son propos est de promouvoir, appliquer et faire respecter la Déclaration Universelle des Droits de la Terre Mère (Je vous invite à la lire, la partager, l’imprimer, l’apprendre par cœur…) par le biais de nous pauvres humains à son service ;).

Du coup, on cherche. Si, bien entendu, plein de points semblent évidents, beaucoup nous restent à découvrir. On butine, on lit, on compile. (je ferai bientôt des posts sur les livres qui peuvent aider… en tout cas nous ont aidé) On est des gens de la ville, rappelez-vous ! Si je sais faire la différence entre le béton, l’asphalte, le goudron, c’est tout une autre histoire une fois le nez en terre entre cette herbe et cette autre… Mais là n’est pas le propos… donc…

Vous êtes vous déjà demandés ce que vous pourriez apporter à la nature ? A un lieu ? Qu’est-ce que vous pouvez faire pour lui ? Pas ce que vous aimeriez bien vouloir croire qu’il aimerait, mais ce qu’il aimerait vraiment ?! Et puis, avec quels outils on mesure cette réponse à nos propositions ? Bien sûr les textes anciens ou des peuples premiers regorgent de moyens. Le [itg-glossary glossary-id= »294″]Dreamtime[/itg-glossary] des Aborigènes, les auspices de l’Antiquité, les augures des Romains, le Yi Jing de Chine… mais c’est toute une civilisation qu’il faut laisser sombrer pour retrouver le chemin de connaître sans savoir.

Sur ce chemin que j’ai choisi de suivre voilà dix ans, bien des surprises m’attendaient. Tellement de rencontres, tellement de magie. Juste là ! A une épaisseur de cil de notre monde. Un univers parallèle qui s’étend en larsen et où les expériences deviennent plus réelles que de l’autre côté.

Je n’ai pas de vérités, mais des croyances, des feelings. L’un, central dans ce contact est le sentiment de la réelle communion possible par les approches artistiques. Et en particulier avec la musique et le chant. Comme si d’ouvrir la porte à notre dimension émotionnelle faisait entrer en vibration le vivant tout autour.

Je constate, avec les abeilles, que mes passages répétés, tous les jours, avec la clarinette me permettent de me rapprocher jusqu’à coller ma tête sur leurs pistes d’envol sans risque d’être piqué. Chose que je ne pourrais pas tenter (pour l’instant) sans la baguette magique « clarinette ». Au milieu des 25 ruches, sans ambages je déambule soufflant de tous mes poumons, allant dans tous les sons possibles et c’est comme si je devenais, l’espace d’un chant, l’une d’entre elles. Pas qu’elles aient spécialement d’égards pour moi, mais elles vaquent à leurs occupations, se débrouillant pour m’éviter, moi toujours sur leur passage.

Ce qui est bon avec prendre le temps d’aller au bout de ses folies, c’est toutes les découvertes accidentelles qui jalonnent la route. Voilà Mme Le Milan Royal qui se pose en face du rucher et chante avec moi avec ses cris stridents. Elle vient maintenant quasiment à chaque fois que je vais voir les abeilles, quelle que soit l’heure à laquelle je passe. Elle se pose sur ce vieux [itg-glossary glossary-id= »289″]châtaignier[/itg-glossary] et entonne son cri qui soit disant est rare.

Fort de ces « succès », je décide de jouer en marchant. Je profite de la nouvelle technologie et avec mon fairphone en poche et mon enceinte portative, je mets le magnifique album de Ludovico Einaudi : In a Time Lapse et je joue à tue tête… je m’époumone !

Voilà Reebook, le bouc de Kevin qui sort de ses buissons et se rue sur moi. Pas pour me charger, non. Pour s’arrêter juste à quelques centimètres de moi et tomber la bouche (Pour mes amis marseillais, je peux dire que je n’ai jamais vu pareille illustration de cette expression). Il est resté là. J’ai bien cru qu’il allait se mettre à bêler, il a fait comme si, puis, il s’est arrêté et a semblé comprendre d’un coup ce qu’il se passait. Comme si il avait été ensorcelé ! Le voilà qui repart, un peu craintif et se met à plus grande distance, tout en restant centré sur la scène. Il m’a suivi du regard pendant un moment.

Avec Socrate, comme vous avez pu le constater dans la petite vidéo d’il y a deux semaines, la clarinette a aussi de l’effet. Et nous chantons tous deux. Communiant.

C’est ce qui est le plus incroyable et le plus merveilleux. Quand je joue avec eux, j’ai l’impression d’avoir un appareil qui traduit mes pensées en langage animal et insectoide et idem, c’est comme si j’avais un appareil pour les comprendre. Un appareil qui traduit leurs tremblements d’ailes et de muscles, leur tension, leurs regards, leur voix en une langue commune !

Je veux dire… on peut se sentir proche de son animal, sembler le comprendre, même avoir le sentiment d’être compris par lui. Mais faire de la musique avec eux ! C’est comme faire de la musique avec d’autres humains, c’est un partage d’une profondeur peu commune, télépathique.

Franchement, mettez-vous à la musique et foncez hors de chez vous. Allez jouer dans les bois, dans les champs, dans les prés, dans les écuries, les fermes. Vous serez surpris de tout ce qu’il se passe alors. Et je n’ai pas encore parlé des plantes 😉

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