Les techniques abordées pendant ce stage sont principalement celles de Bioveda :
1/ structures en Super Adobe pour dômes pointus et dômes légèrement arrondis
2 structures en Briques « AirCrete » c’est à dire en mousse de savon stabilisée au béton pour des dômes arrondis
3/ La récupération, le stockage et le traitement de l’eau de pluie et de l’eau grise d’un foyer
4/ le recyclage de l’eau grise pour la production de nourriture.
Sur le plan énergétique les axes de travail du Parédé nous permettront d’approfondir le sujet de l’autonomie énergétique (énergie libre, surgénérateurs, caléfaction, turbines hydrauliques à vortex) ici, en Afrique du Sud, la source d’énergie étant principalement l’énergie solaire.
Des vidéos et un document technique plus détaillé de notre expérience de construction seront disponibles sur le site du Parédé. Mais voici une petite synthèse du travail accompli à ce jour.
(J 6 ) :
Pour la construction Super Adobe :
Construction de forme circulaire en sacs, ici plastiques pour réduire le coût, mais nous allons chercher dès filières de sacs en chanvre ou en jute pour les prochaines constructions. Pour un dôme de moins 5 m de rayon, les sacs peuvent être de 30 cm de large (25 cm de diamètre une fois remplis). Pour un dôme de 5 a 7 m de rayon des sacs de 50 cm de large et de 70 cm de large sont adaptés. Plusieurs dômes s’entrelacent pour renforcer la structure (les lignes de sacs sont alors tissées ensembles l’une sur l’autre).
Le sol est mis à niveau. Les sacs s’empilent les uns sur les autres en les aplatissant et en les compactant fortement pour leurs donner une fonction structurante, selon un principe de compas combiné hauteur / rayon qui produit un dôme pointu « auto-portant » (voir photo du schéma) :
1/ le compas de la hauteur placé sur la circonférence de la base garde sa longueur initiale qui est égale au diamètre intérieur du cercle de sacs au sol.
2/ pendant que la longueur du compas du rayon augmente au fur et à mesure que le dôme se monte. Celui-ci étant fixé selon le rayon mesuré dans l’axe du compas de la hauteur à la hauteur (estimée) du prochain sac.
Ceux-ci sont remplis avec un mortier de terre locale avec une proportion de l’ordre d’un 1/10eme de ciment, mouillé mais pas trempé (texture faisant une boule dans la main et dont on extrait une goutte d’eau max en pressant.)
La proportion adaptée à la terre locale se trouve en réalisant des tests préalables:
1/ test de la terre :
Mélanger 2/3 verre de terre à un verre d’eau et observer la décantation :
Du plus lourds au plus léger : graviers, puis sable, puis argile, puis limons
Si la terre est à prédominance sableuse, alors la stabilisation se fera au béton
Si la terre est à prédominance argileuse, alors elle se fera à la chaux hydraulique.
2/ Cup test
Préparer plusieurs sacs avec un mélange de terre comportant autour de 1/10eme de volume de ciment, (1/10eme (1 verre de ciment pour 10 verres de terre), 2/10eme 3/10eme de volume de ciment et 11 puis 12 et 13 verres de terre pour 1 verre de ciment. Les immerger et observer, puis choisir celui qui ne se décompose pas, qui contient le plus grand nombre de verres de terre. Ça sera la proportion à utiliser.
Nous ici on avait 30 litres (50 kg de ciment) pour 300 l de terre sableuse
Donc 1 l de ciment pour 10 l de sable
Plus environ 60 à 70 l d’eau
Les fondations ici sont creusées jusqu’au sol dur qui n’est pas dérangé. Dans lesquelles sont placées des longueurs de bâche imperméables, qui vont entourer les 3 premiers sac sous le niveau du sol. Mais nous privilégierons des techniques sans usage de plastique : blocs de rochers + béton ou pneus en caouchouc + béton avec un drain en gravier au dessus et autour de la construction qui dirige l’eau de surface vers une citerne ou une mare.
Les ouvertures sont généralement placées au nord, sud, est et ouest ou en façade Sud pour les construction type « earthship » (verrière avec jardin de phyto-épuration en façade Sud). Des petites ouvertures peuvent être placées dans l’axe des rayons du soleil levant aux solstices et aux équinoxes.
Celles-ci (séparées de minimum de 1 m), sont larges de 90 cm max et créées par l’insertion de coffrages d’une longueur de 70 à 90 cm pour permettre la mise en place d’un « sourcil » au dessus qui protège l’ouverture des précipitations. Les coffrages sont positionnés de telle sorte qu’ils dépasseront du mur à l’intérieur de 5 à 10 cm. Et ils sont calés par en dessous pour pouvoir retirer les cales et le coffrage ensuite, une fois le mur monté. Les portes nécessitent un soutient de l’extérieur de la structure (soit un autre dôme entrelacé, soit des murets de soutènement).
La construction en sac sera couverte d’un mortier de chaux hydraulique et ciment (32 kg de chaux (la marque Lhoist marche bien dit Barbara, notre experte polonaise en la matière) avec chanvre, (hemp shif) ou, pourquoi pas, sciure de bois pense Kevin, à essayer donc…), bouse de vache si disponible, une petite proportion d’huile de cuissons peut être ajoutée pour renforcer la qualité imperméabilisante. Les proportions étant autour de :
Ou une petite proportion de savon à l’huile également.
Il nous paraît important aussi « d’apprendre a connaître » l’endroit de la construction, pour que le design soit juste et adapté au lieux et à la nature présente. De passer un temps « de dialogue » avec le lieu.
Partout où c’est possible la géométrie et la symbolique sacrée est introduite, produisant des ondes de forme (énergie en lien à la forme) harmonieuses, voir guérisseuses. Les proportions du dôme et des ouvertures (diamètre, rayon ou hauteur etc…) sont calculées à partir du Nombre d’Or (Φ = 1,618 ou Φ² = 2,618). Le centre du compas pour le dôme rond est pris à la hauteur du centre humain selon le dessin de De Vinci (Chakra Sacré). Les connaissances en Feng Shui et en [itg-tooltip tooltip-content= »<p>La BioGéométrie est une science qui traite la vibration de l’énergie de la forme, de la couleur et du son.</p> »]BioGéométrie[/itg-tooltip] peuvent être un vrai plus. Une étude Geobiologique du lieu ou une étude au pendule à minima, pour vérifier les champs terrestres et vortex cosmo-telluriques etc semblent préférable pour planifier harmonieusement la construction. Le dôme comportera un puits de lumière à sa pointe et une petite structure en verre au dessus. Celle-ci est importante selon les études de Ibrahim Karim en BioGéométrie. Il existe des correcteurs pour transmuter les champs magnétiques nocifs, notamment provenant du réseau électrique à placer dans l’espace de vie.
Toutes les surfaces sont associées au système de récupération d’eau de pluie (drains, gouttières). L’eau est dirigée vers les stockages. Elle est ensuite filtrée dans un filtre à sable lavé (1m de sable placé dans un bidon 500 l) pour les éventuelles débris et particules, puis dans un filtre « biochar » constitué de charbon lavé (de morceaux de diamètre environ 1 à 0,5 cm) sur 1 m d’épaisseur placé dans un bidon de 500 l).
Les eaux grises sont dirigées vers le jardin de phyto-épuration. Celui ci comporte des gros graviers à l’entrée, puis du sable, puis de la terre et sable où plongent les racines des plantes aquatiques. Des murs souterrains sont insérés de façon à diriger l’écoulement sur la trajectoire la plus longue à travers le jardin.
Voir aussi notamment:
Les Earthship
CalEarth et son fondateur Nader Khalili
Dôme Gaïa
et aussi, les Kerterres que Alexandre, Lina et Gaël sont allés apprendre à construire il y a deux ans.
Plus les photos en retard ! 😉 A suivre…
A savoir, nous avons pu visiter le centre Ubuntu de Michael Tellinger qui nous a appris plein de choses, nous a ouvert son musée et nous avons pu nous rendre dans les cercles de pierre de certains amis d’Alosha et Michael. Kevin a même trouvé une dent de géant ! En fait… on n’a pas eu un seul jour de repos… mais on se reposera en rentrant 😉 et on vous racontera tout ça en détail. Don’t worry.
Claire Larminaux, février 2018
Bonjour,
Je travaille sur un projet de construction au Congo et je suis très intéressée par vos constructions en Super Adobe.
Est-il possible de vous contacter en privé? J’ai plusieurs questions à vous poser si vous voudriez bien. Un tout grand merci d’avance,
Céline Vauthier.