la Déclaration Universelle des Droits de la Terre Mère

Le fait de revendiquer la Déclaration Universelle des Droits de la Terre Mère nécessite, il nous semble, de tout faire pour mettre en pratique ce qui est inscrit dans ces articles. Comment faire, par exemple, pour appliquer pleinement ce point « Les droits de chaque être sont limités par ceux des autres êtres, et tout conflit entre leurs droits respectifs doit être résolu d’une façon qui préserve l’intégrité, l’équilibre et la santé de la Terre Mère » ou « Tous les êtres ont droit au bien-être… » sachant que dans cette déclaration, il est reconnu que « La Terre Mère et tous les êtres possèdent tous les droits intrinsèques reconnus dans la présente Déclaration, sans aucune distinction entre êtres biologiques et non biologiques ni aucune distinction fondée sur l’espèce, l’origine, l’utilité pour les êtres humains ou toute autre caractéristique. »

Les essais…

Depuis plusieurs années, nous nous y essayons. Le plus sérieusement possible, nous tentons de créer des éléments de dialogue transmissibles et exemplaires. Pour ce faire, nous associons le lieu, ici le Parédé, avec tous ses habitants – minéraux, végétaux, animaux et autres êtres de l’invisible, dans nos décisions. Plusieurs pistes ont été suivies et ce qui fonctionne le mieux pour l’instant est l’intuition ou les messages « entendus » directement ou au travers d’états de conscience modifiés – méditation ou rêves.

Certains endroits ou êtres sont privilégiés pour ces contacts : l’Arbre-Mère qui donne beaucoup d’informations sur ce qui est souhaité sur les parcelles du Cerf Blanc, les onze hectares de forêt ; le test de biorésonance mis en place par Claire à partir de l’expérience de Pérélandra pour le Tonou d’Amma, notre potager partagé avec ses hôtes et tous ses compagnons de l’invisible.

Pour les animaux, les entendre et les comprendre est bien plus aisé, puisqu’ils utilisent les mêmes canaux émotionnels et comportementaux que nous. Evidemment, il faut de la pratique, se montrer sensible et disponible aux signaux émis. Pour exemple, quand les abeilles ont un souci, elles viennent me chercher et c’est alors très clair que je dois foncer au rucher pour répondre à leur demande. J’ai suffisamment vécu d’épisodes concordants pour être assuré que ce n’est pas dû au hasard.

Les informations dépendent donc de la capacité de certains d’entre nous à « entendre ». Et rien n’empêcherait quelqu’un de mal intentionné ou de décalé d’entendre ce qu’il veut entendre, vu qu’il s’agit la plupart du temps de ressentis subjectifs et qui sont perçus individuellement. Même sans vouloir poursuivre le voeu pieu d’une vérité universelle, si Claire n’est pas présente, le potager se trouve en danger, parce que personne n’entend comme elle ce qui s’y joue. Si c’est moi qui suis absent, les abeilles ne savent pas qui aller voir et l’Arbre-Mère devient silencieux. Comment faire alors pour ne pas rater de messages ? Comment faire pour que ceux qui comptent sur nous puissent nous trouver à chaque fois ?

L’idée m’est apparue dans les pages du « Renard Pâle », travail d’ethnologie sur le peuple Dogon où est décrit une pratique qui sert aux cultures, mais aussi pour la divination. Ils demandent au renard et autres petits mammifères de répondre à leurs questions en laissant une surface de sable immaculée au bord de leurs potagers pour y lire les messages laissés par les empreintes, éléments rapportés des dieux par les animaux messagers, la nuit.

La Pierre des Dragons

Ici, nous avons cette magnifique table de granit brute qui a souvent été impliquée dans les cérémonies les plus efficientes. On l’a surnommée, suite à des séries de « miracles », la Pierre des Dragons.

Intuitivement, j’ai commencé à imaginer sur cette pierre le dessin du territoire et j’ai commencé à me dire que nous pourrions utiliser cette pierre comme moyen de communication avec tous les règnes qui partagent avec nous ce territoire. Si la pierre est la carte, alors les feuilles, les fleurs, les brindilles, les traces laissées par tous les habitants du lieu pourraient dresser une cartographie des messages et des gestes attendus.

Bien sûr, comme avec n’importe quel protocole, il faudra du temps j’en suis sûr, des essais nombreux, des échecs et surtout de la persévérance pour que cela fonctionne pleinement. Mais alors quelle réussite ! Parce que n’importe qui sur le lieu pourra déchiffrer les messages et agir en fonction. Et que l’information sera visible et partagée par tous. Qui plus est, cette pratique pourrait facilement s’exporter.

La mise en route est toute fraiche et nous avons eu déjà deux séries de messages. Une qui concernait la forêt et l’arbre-mère, l’autre Tonou d’Amma, le potager. Si la visite de la forêt n’a pas été marquante – ça faisait longtemps que nous n’y étions pas allés et c’était bien de faire un tour à l’Arbre-Mère et à l’Arbre-Sud comme demandé : cela nous a permis de débroussailler un peu et vérifier l’état des différents arbres fruitiers sur le passage- le message pour le potager était plus percutant. Nous avons trouvé des pétales de fleur sur « un végétal » (pas un arbre), « potager », « men» (glyphe maya de l’aigle qui peut signifier entre autre « chaleur ») . Et en descendant vérifier, alors que nous avions arrosé le matin même, la grande chaleur de la serre avait mis à mal plusieurs jeunes plants qui, sans ce passage supplémentaire -on ne devait y retourner que le soir, aurait été fatidique.

La pluie sans discontinuer ces derniers jours n’a pas permis d’autres expériences, mais je pense que nous tenons là, potentiellement, un bel outils de communication.

Pour nous y retrouver – et parce que sculpter une table en granit n’est pas encore dans mes compétences, nous avons créé un modèle en argile de la table pour mettre les différents territoires, les lieux et arbres « remarquables », quelques infos sur les directions, l’eau, la montagne, le végétal, l’animal, l’arbre, les vingt glyphes maya qui permettent d’avoir des informations supplémentaires sur le sens des messages et un espace pour les habitants humains du Parédé avec un coeur pour l’émotionnel, un cerveau pour l’intellect et une main pour le faire.

Si vous souhaitez plus de détail sur la table avec les légendes de ce qui a été inscrit, laissez-moi des commentaires. S’ils sont nombreux, je ferai un post plus détaillé sur la conception de la Pierre des Dragons du Parédé.