Bizette 13eme, l’abeille


Animaux, Blog, Potager/Jardin forêt/Verger / lundi, janvier 8th, 2018

Il y a des jours comme ça… 🙁 Où l’on prend la mesure de n’être pas encore là où l’on se dit . Et pire… là où l’autre vous croit !

C’est l’histoire de Bizette, l’abeille. Bizette 13e… Dans la famille de Bizette, on se transmet l’histoire d’un gars, un petit nouveau. Qui vit pas loin depuis deux ans maintenant. C’est un humain un peu bizarre qui passe les voir régulièrement, s’assied auprès des ruches, chante, accompagne parfois l’apiculteur, tente maladroitement des communications. On l’a vu, à plusieurs reprises, sauver certaines d’entre elle avec son souffle pour réchauffer leurs ailes qui se figent quand la température descend sous 12 degrés Celsius. Enfin, dans la famille de Bizette, s’il y a bien un humain qu’on a repéré dans le secteur, c’est lui !

Et voilà que vient la tempête. Eleanor, la rugissante. Même si ici tous ont été bien préservés par l’enceinte rocheuse qui coupe du vent, quelques arbres sont tombés. Et voilà qu’au milieu de ces journées, Bizette 13e part à la recherche de l’humain. Trois toits ont été arraché au rucher. Trois ruches qui sont ouvertes à la pluie qui arrive. Alors elle part, sûre d’elle, elle fonce malgré le froid qui risque de geler ses ailes à sa recherche. Et le trouve !

Oui, elle m’a trouvé. J’ai pensé que c’était quand même incroyable qu’avec ce froid une abeille descende jusque sous la maison -leur terrain est à 300 mètres de là, au sommet de la colline- qu’elle vienne me toucher, puis reparte. Dans ma tête, je me suis dit : « elle vient me prévenir ». Mais au même moment une voix que nous connaissons tous bien a répondu : « mais oui, zozo, c’est ça ! L’abeille vient te chercher ! Arrête ton délire et rentre du bois ! Rends-toi utile ! » Et, imbécile que je suis, j’ai écouté la mauvaise voix ! Et j’ai laissé passé deux jours, avec ce petit bourdonnement dans la tête qui me disait que je devrais quand même aller vérifier de visu ce qu’il en était là-haut, au rucher. Bien sûr, il faut arrêter ce qu’on fait, monter jusque là, mais si jamais…

Et l’intuition comme souvent avait senti juste. Quand je suis arrivé au rucher deux jours plus tard, trois toits avaient été balayés. Les couvertures gisaient dans une mare d’eau et de boue et pire, les nourrisseurs -ces petits étages où nous mettons du miel pour l’hiver, pour aider et remercier les abeilles- étaient ouverts avec leur trappe directe sur la ruche. L’eau était rentrée !!! Et au lieu d’avoir écouté, d’avoir répondu à ce que j’avais créé, j’avais laissé mes amies subir cette pluie torrentielle avec un morceau de toit ouvert. Sans la chaleur et la protection du toit et des couvertures. Quand j’étais le premier à dire qu’il fallait créer ce type de communication avec les animaux, les insectes, les plantes. Et lorsque enfin elles répondaient à ma croyance, c’était moi-même, l’investigateur qui n’y était pas ! J’ai pleuré ! Oui, c’est con, mais c’est ainsi. J’en ai pleuré…

J’ai écopé l’eau, chanté, chanté, chanté, j’ai remis tout en place et j’ai prié pour que le soleil, absent depuis trop longtemps, vienne le lendemain sécher tout cela.

Heureusement, le lendemain, il était là le soleil. Alors je suis remonté avec du miel et de la spiruline et j’ai fait une grande distribution dans toutes les ruches et, avec soulagement, j’ai vu aller et venir des abeilles même dans les ruches impactées. J’ai encore chanté ! Il faudrait chanter tout le temps. On dit tant de choses quand on chante et surtout on en fait taire tant d’autres. Au milieu des abeilles, c’est, à mon sens, un plus.

Quand nous sommes repartis avec Kevin, Bizette 13e est venue me trouver. Nous étions presque rentrés à la maison et comme quand elle était venue me prévenir, elle est venue, m’a touché et est repartie. Elle me disait merci.

Bizette, quelle que soit ta génération, je te promets que j’écouterai toujours ton appel pour ce qu’il est. Encore désolé et merci pour votre confiance. Je ferai tout pour m’en montrer digne.

 

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